Enseignante
Lieu d’activité : Tuchan, Cucugnan
Thématique : Culture, Éducation - Animation, Tourisme équestre
Je suis enseignante à l’école élémentaire de Tuchan. Mon mari, Michel, est éleveur de chevaux à Cucugnan et organise des randonnées équestres dans la région ; je l’accompagne aussi dans son activité.
Ici, la viticulture est notre force en économie, et la question de l’eau est un enjeu à ne pas rater. C’est préoccupant, c’est un sujet important qu’il va falloir aborder rapidement.
Un projet d’irrigation sur la « plaine » de Paziols-Tuchan est en train de se mettre en place. Nous avons un trésor en sous-sol, une grande réserve d’eau courante, pourquoi ne pas l’exploiter... pour maintenir le vignoble ou développer de nouvelles cultures. Mais il faudra rester vigilant à ne pas défigurer le paysage et nuire à l’environnement. Nous sommes dans un tournant économique local et il ne faut pas « louper le virage ».
La Cave du Mont-Tauch est en souffrance depuis ces dernières années, les employés sont licenciés, les viticulteurs-adhérents sont dans la tempête. Pour le village, c’est dur.
Certains s’accrochent à la vigne, d’autres font sortir de terre de nouvelles plantations telles que l’Olivier, le Chêne Truffier... D’autres encore s’installent en chèvres, en moutons dans le haut-canton.
Les menaces sur notre territoire ?
Le feu, le risque d’incendie est une menace réelle sur notre territoire, 1200 ha brûlés récemment, en septembre 2016 ; oui, il faut travailler à la réouverture des milieux.
Nous attendons par exemple du Parc qu’il relance, alerte ou prenne le relais face aux divers désengagements des collectivités, comme le suivi des sentiers par le Conseil départemental et de l’État. Aujourd’hui, des sentiers se ferment, faute d’entretien, cela ne va pas dans le bon sens.
Les éoliennes ? Si on veut sortir du nucléaire, il faut, je crois, accepter les éoliennes, non pas le « gros éolien » et ses lobbies mais un « petit éolien » raisonné, les initiatives privées... Et puis les comportements des consommateurs sont à revoir : consommer moins d’électricité, voire s’auto-suffire en produisant un peu, consommer moins d’eau en développant par exemple les toilettes sèches...
Il faudrait aussi que les sites dits « classés » soient un peu plus souples à ce niveau-là, par exemple que l’on ait le droit d’installer des panneaux solaires s’ils sont bien intégrés.
Ce dont les « gens d’ici » ont peur, c’est que le Parc bloque tout. Ils craignent de ne plus avoir le droit de ne rien faire. Il ne faut pas que cet outil soit sclérosant.
Mes élèves, je leur donne tous les outils pour éveiller leur curiosité, pour susciter leur émerveillement. Ici les « vieux » disent : « je vais t’enseigner quelque chose »... ils sont dans le rôle de transmission. C’est un présent, c’est un cadeau... et c’est ce cadeau que l’on doit faire aux jeunes générations ainsi qu’à tous les gens curieux. Dans mon travail je cherche à transmettre, et on ne finit jamais d’apprendre... Je construis beaucoup autour de l’éducation à la biodiversité, je travaille parfois en partenariat avec les animatrices de l’ADHCo, réseau d’éducation à l’environnement de l’Aude basé à Mouthoumet.
La labellisation du territoire sous la forme d’un PNR pourra apporter de la cohérence, empêcher que tout parte dans tous les sens. Son rôle sera de « veiller » au territoire, au sens de bienveillance. Elle pourra créer une identité collective, de la visibilité, un sentiment d’appartenance à ce territoire, éléments qui seront des forces pour le tourisme et cela en créant je l’espère des outils collectifs et plus solidaires.